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Message de la présidente intérimaire

C'est un grand honneur pour moi de vous présenter le Rapport annuel 2022 de la Commission canadienne des droits de la personne ayant pour titre : Appel à l'inclusion.

Cette année fut très importante à bien des égards pour la Commission. C'est avec une très grande reconnaissance que nous avons dit au revoir à notre ancienne présidente, Marie-Claude Landry après un mandat de huit ans. La Commission a connu une vague de progrès pendant son mandat. Nous avons décidé de porter une attention spéciale pour assurer que les personnes que nous servons soient au cœur de nos décisions et que toute personne puisse avoir accès à la justice.

Ce sont ces visions fondamentales qui ont, une fois de plus, orienté notre travail en 2022, une année qui a également marqué le 45e anniversaire de la loi à l'origine de notre organisation : la Loi canadienne sur les droits de la personne.

Cet anniversaire a été l'occasion de nous rappeler que nous vivons dans un tout autre monde qu'à l'époque où la Loi a été adoptée, en 1977. La montée des nouvelles technologies, les grands bouleversements climatiques, l'influence des médias sociaux, le climat politique mondial et maintenant la pandémie sont autant de facteurs qui ont façonné le paysage canadien, et tout particulièrement le paysage des droits de la personne au Canada.

Nous sommes fiers de dire que 45 ans plus tard, la Commission demeure une ressource solide et crédible vers laquelle la population canadienne peut se tourner lorsqu'elle subit des injustices ou lorsqu'elle a besoin de notre expertise en matière de droits de la personne. Dans ce monde tumultueux qui se transforme à grande vitesse, notre rôle de protection et de promotion des droits de la personne est plus important que jamais.

C'est pourquoi je suis si honorée de faire partie de cette organisation et d'en assurer la présidence intérimaire. Dès mon arrivée à la Commission, il y a peu de temps, j'ai été frappée par la diversité des questions que nous sommes appelés à examiner et pour lesquelles on sollicite notre expertise en une seule année. Il s'agit notamment de questions soulevées lorsque des personnes déposent une plainte pour discrimination, des questions que notre vaste communauté d'intervenants porte à notre attention, de questions qui émanent de nos vérifications de l'équité en matière d'emploi ou bien de questions soulevées par les parlementaires lors de l'ébauche de nouvelles législations ou de nouvelles études.

Après 45 ans de grands progrès, le paysage des droits de la personne au Canada demeure plus complexe que jamais. En approfondissant notre compréhension des préjugés inconscients, des origines profondes du racisme systémique et de la nature intersectionnelle de la discrimination, nous avons encore élargi notre compréhension d'une myriade de questions en matière de droits de la personne qui nous auraient peut-être échappé il y a 45 ans, comme les droits génétiques et les droits entourant l'identité du genre. À tout cela s'ajoute une foule de nouvelles considérations en matière de droits de la personne notamment concernant les changements climatiques, l'intelligence artificielle, le populisme, la désinformation et la mésinformation et les discours incendiaires.

La tâche qui nous revient maintenant est de veiller à ce que la protection des droits de la personne suive le rythme effréné auquel évolue notre société, de continuer d'adapter les processus de la Commission et de continuer d'améliorer nos connaissances afin que nous puissions offrir un accès à la justice accessible et sans obstacle.

C'est dans cet esprit que nous avons présenté, cette année, 45 appels à l'inclusion pour célébrer les 45 ans de la Loi canadienne sur les droits de la personne. Nous avons énoncé 45 priorités pour le Canada, des mesures que nous continuerons d'inviter les gouvernements et la population canadienne à prendre pour améliorer les droits de la personne pour tous et toutes.

Après des décennies de progrès, cette initiative nous a fait prendre pleinement conscience que la situation des droits de la personne est bien loin d'être figée. Les droits de la personne évoluent, se transforment et se développent avec la société. Et si ceux-ci évoluent, c'est bien souvent grâce aux actions des titulaires de droits, des militants, des avocats et des défenseurs des droits de la personne, avec lesquels nous sommes reconnaissants d'apprendre et de collaborer. En poursuivant notre travail ensemble, l'évolution des droits de la personne peut servir de baromètre, voire de guide, pour les progrès de notre société.

La tâche sur laquelle nous nous sommes concentrés l'année dernière sera la même pour les années à venir : faire en sorte que les questions relatives aux droits de la personne demeurent au cœur des priorités. Le retour aux principes fondamentaux des droits de la personne reste encore le meilleur moyen de veiller à ce que nous nous épanouissions en tant que société. Nous devons nous attacher à ce qui nous unit en tant qu'êtres humains : le fait que nous méritons tous intrinsèquement la dignité et le respect; le fait que nous partageons tous un éventail de droits de la personne et la responsabilité de respecter les droits des autres; et le fait que nous devrions tous avoir une chance égale de mener une vie qui est à la hauteur de nos ambitions.

Maintenant que 2022 est derrière nous, j'entame la nouvelle année avec une confiance inébranlable en cette équipe dévouée qui travaille à la Commission. Ces personnes sont déterminées à veiller à la protection des droits fondamentaux partout au Canada. Je me sens privilégiée de travailler avec cette équipe, d'en être la présidente intérimaire, et de vous présenter ce bilan du travail remarquable que ces personnes ont accompli en 2022.

Cordialement,

Charlotte-Anne Malischewski
Présidente intérimaire
Commission canadienne des droits de la personne